Les Masques
Avec Céline Drouin Laroche, Stéphane Marti, Michel Nedjar, Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein, Marguerite Lantz, Leyla Rodriguez et Georges Méliès.
Garage MU
45, rue Léon Paris 18
Le masque est un instrument merveilleux : tour à tour objet de dissimulation et d’apparition, il nous permet de déjouer l’idée selon laquelle notre identité n’est pas plurielle.
Il est à la fois l’appareil – métaphorique et réel – et la technique de notre transformation constante, joyeuse et répétée.
Cette programmation éclectique de films courts sera l’occasion d’apprécier ces moments flous où l’on ne sait plus qui est qui, parfois carnavalesque, parfois chorégraphiés, qui célèbrent une identité mouvante et brouille les systèmes d’identification ordinaire…
Cet événement est organisé à l’occasion de la restitution de la résidence de Céline Drouin Laroche au Garage MU, Fabrique de Culture de la Goutte d’Or.
Remerciement à LIGHT CONE, Collectif Jeune Cinéma et à Jessica Macor !
Prix libre
MINDS OF MY SPIRIT — Céline Drouin Laroche
Céline Drouin Laroche
2018 / couleur / son / 15’
Minds of my spirits est une performance filmée réunissant l’ensemble des masques réalisés par l’artiste, sur une période de 3 ans, et dont les matériaux proviennent en grande partie du quartier parisien de la Goutte d’or. Le masque agit ici comme un réceptacle de forces, un artefact rituel imprégné d’une présence dense presque toujours multiple et reflétant une spiritualité propre à celle qui les a produits. Il ne pose pas tant la question de la représentation que de la « présence de cette présence », des incarnations successives liées aux principes de la métamorphose, comprise comme un changement d’état et incluant une synergie multi-sensorielle, convoquée par l’ambiance sonore tellurique.
Céline Drouin Laroche vit et travaille à Montreuil. Son travail est une exploration intime du politique, animé par les notions de narration de soi et du monde. Orientée par ses recherches théoriques (sociologie, anthropologie, philosophie politique), elle conçoit des projets dans lesquels elle cherche à rencontrer des individus ou des groupes, interrogeant ainsi leurs identités, leurs imaginaires, leurs savoirs, leurs pratiques et les lieux qu’ils habitent.
http://celinedrouinlaroche.com
IN CONTEXTUS — Stéphane Marti
Stéphane Marti – musique électroacoustique d’André Almuro
1976 / couleur / son / 23’
Avec François Denis, Ange Leccia et Dominique Porato
« Notre auteur vient des arts plastiques dont on sent l’influence dans In contextus (1976), court métrage des débuts dans lequel la géographie des corps s’abstractise et jongle avec les références – retravaillées au niveau des peaux parées – à la peinture moderne, de Yves Klein à Francis Bacon. » Raphaël Bassan
http://www.braquage.org/nosstars/nosstarsmarti.html
GESTUEL — Michel Nedjar
Michel Nedjar
1978 / couleur / son / 20′ 00
Avec Gaël BADAUD
« Ce film est le plus «plastique», le plus «actionniste» de Nedjar: c’est son In contextus ou son Double Labyrinthe. Sauf qu’ici – un seul acteur filmé en gros plan ou en plan américain sur fond noir – ce serait plus «Simple Labyrinthe.» Sauf qu’ici, en outre, le lièvre bondit, invente: souvenir de Brakhage ou désir très personnel de libérer plus d’énergie, Nedjar fait «gigoter» sa caméra, comme du Mekas et, avec Gaël BADAUD déroulant une bande velpeau, manipulant un filet vert ou un miroir, portant un masque à gaz ou se couvrant la tête d’un tricot de peau rouge comme d’une cagoule sanglante, il inaugure une recherche de calligraphies lumineuses tressautantes que va bientôt partager avec brio Téo Hernandez. Autre innovation: le son. Avec des sons concrets de la vie urbaine, en particulier des bruits de jeux électroniques, Nedjar confectionne une bande sonore abstraite, coupée de silence correspondant parfois aux moments de noir qui ponctuent le film. » Dominique Noguez.
SERGEI EISENSTEIN'S MEXICAN FOOTAGE — Edward Tissé & Grigory Alexandrov & Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein
Edward TISSÉ & Grigory ALEXANDROV & Sergueï Mikhaïlovitch EISENSTEIN
1931 / 35mm / n&b / silencieux / 10′ 15
Extraits des bobines originales : La Danse des Têtes, Jour des Morts.
« La mort qui arrive en dansant. Non pas une mort unique, mais beaucoup de morts: beaucoup de crânes, de squelettes. Qu’est-ce donc ? C’est le Carnaval. »
LA PERLE — Marguerite Lantz
Marguerite Lantz
2007 / couleur / silencieux / 04’47
Une jeune femme s’assied devant un fond noir, se pare, applique de la poudre sur son visage, du rouge sur ses lèvres, réajuste sa coiffe, étudie l’orientation de son regard, comme si elle se préparait à poser pour un peintre dans l’atelier, dont on croit entendre les bruits en arrière-plan.
Soudain, «l’image» fait surface…
Ce «film-miniature» a été réalisé avec un de premiers téléphones portables équipés d’une caméra : c’est ce qui apporte à l’image encore très « pixelisée » la vibration colorée et lumineuse, presque impressionniste.
Marguerite Lantz réalise des performances et films-miniatures autour de l’objet et de la lumière, interrogeant les frontières entre réel et imaginaire, naturel et artificiel, à travers une variation ludique et poétique d’objets, de paysages et d’images mythologiques.
Elle travaille également comme accessoiriste ou crée des costumes pour le spectacle vivant et l’audiovisuel.
SUPRÊME PRÉSENCE — Leyla Rodriguez
Leyla Rodriguez
2016 / couleur / 4′
Leyla Rodriguez est née à Buenos Aires et a vécu à Francfort, Madrid, Berlin et Leipzig. Elle a fait ses études à l’Université de Sciences Appliquées de Hambourg en Allemagne. Elle vit actuellement à Hambourg où elle gère le programme Galerie Genscher. Ses interventions dans l’espace public au moyen d’installations textiles temporaires, d’objets et de vidéos ont été exposées dans de nombreuses galeries et montrées dans de divers festivals à travers le monde. Parmi ses plus récentes expositions: State Hermitage Museum (Saint-Petersbourg, Russie), Das Esszimmer, Platforms à Art-Athina (Athènes, Grèce, 2016), MuVIM Museu Valencià de la II-lustració i la Modernitat, (Valence, Espagne, 2015), Peruvian & Nord American Cultural Institute (Cusco, Perou, 2014)… (source : Collectif Jeune Cinéma)
https://blog.leylarodriguez.de/
MÉLIÈS
Mage, enchanteur, sorcier, magicien, « roi des trucs et des féeries », « Jules Verne du cinéma », il est l’inventeur du spectacle cinématographique.
Il nous promène dans son univers peuplés de personnages étranges grâce aux premiers systèmes de caches (mask en anglais) qui lui permettent de faire apparaitre et disparaitre ses personnages, l’incrustation, les agrandissements/rapetissements de personnages, et les coloristes qui font apparaitre diables, fées, sorcières…