Les mauvaises herbes n’existent pas !
25 septembre, 10 octobre et 21 octobre
Chantier : lieu où l’on procède à des travaux de démolition, de réparation ou de construction.
En particulier : lieu où l'on décharge les pierres pour les travailler afin de pouvoir les employer à un bâtiment (Noël 1968).
Chantier permanent est un programme artistique situé, issu de notre rapport à la porte d’Aubervilliers avec des invité.e.s et des voisine.s. Il se décline en plusieurs temps (résidences, ateliers, discussions etc.), chacun destiné à construire une archive sauvage regroupant les formes réalisées au fil de l’année. La Station se situe sur une ZAC ¹ (Zone d’Aménagement Concerté) appelée Gare des mines - Fillettes. Elle est délimitée à l’Est par la porte de la Villette, à l’Ouest par la porte de la Chapelle, en partie par le boulevard périphérique au Nord et par les voies ferrées du faisceau Est au Sud. Sa structure est morcelée : les îlots d’habitation de briques rouges, caractéristiques des contours parisiens, sont cernés par les infrastructures (boulevards, squares, canal, ligne de tramway, voies ferrées), frontières ressenties comme infranchissables.
Ce territoire en chantier est un lieu de passages et de flux continus, une architecture de l’entre-deux, un espace difficile à habiter. C’est une zone dense et représentative de nombreuses problématiques contemporaines. Ici, des tensions se dessinent au même rythme que la mutation urbaine : d’une part la disparition du cirque, l’implantation de grand sièges d’entreprises (Chanel, Véolia), l’arrivée des JO 2024 - d’autre part le manque de considération ressenti par les habitant.e.s des HBM en bordure de périphérique et les carences de l'accompagnement des personnes en grande précarité.
Progressivement, le désir de faire œuvre à plusieurs s’est lié à la nécessité de partager nos expériences de ces lieux, de témoigner, d’ouvrir des espaces d’expression et d’en garder ce qu’il en reste sous forme de traces, de gestes, de formes et de textes.
Nous travaillerons donc à : Poser des espaces d’attention collective et individuelle, d’émergence de formes, d'apprentissages situés réciproques et de lien social, toujours à l’écoute de l’à côté,
Trouver des formes et célébrer les tentatives de transformation d’une réalité commune - les lieux - et la part d’auteur·rice de chacun.e dans son récit,
Questionner des manières de faire œuvre, atelier et rencontre, parce qu’il n’y a pas de façon de faire ou de technique neutre, qui ne serait liée à une organisation sociale ou à un rapport au monde spécifique.
La composition du Chantier permanent se fera sur le temps long et sera nourrie des dimensions sensibles du territoire : données visuelles et textures sonores, architectures et dispositifs scénographiques urbains. Une attention sera également portée aux gestes qui se déploient dans l’espace public, et la façon dont ils entrent en dialogue avec ce qui les entoure. Les formes seront donc issues ou générées par le paysage - que l’on entend ici comme ensemble d'interactions entre les humains, les non-humains, les animaux, les plantes, les objets et les points de vue qu’il propose, les matériaux, les expériences singulières, jamais neutres ou objectives qu’on en fait.
Ce projet est également nourri par les discussions internes au Collectif MU et le regard des artistes invité·e·s les années passées.
¹ : Les zones d’aménagement concerté sont les zones à l’intérieur desquelles une collectivité publique décide d’intervenir pour réaliser ou faire réaliser l’aménagement et l’équipement des terrains en vue de les céder ou de les concéder ultérieurement à des utilisateurs publics ou privés. Elles annoncent le plus souvent de grand changement sur l’organisation d’un quartier, et s’accompagnent de concertations destinées à prendre en compte l’avis des habitant.e.s sur le projet d’aménagement. (Source : wikipédia)
avec Line Gigot et Loyce Kragba
avec Dominique Mathieu et les étudiant.e.s de Paris 8
avec Sophie Cortes, club Charles Lauth (tbc)
avec L’université Paris 8, Queer éducation et L’Ecole Supérieure d’architecture Paris - La Villette
avec l’Atelier Craft et l’association Ney Village
avec Nathalie Mondot
avec Julia Borderie et Eloïse Le Gallo
avec Julia Maura, Noël Rasendrason et le collège Raymond Poincaré
avec Gaël Segalen et le collège Daniel Mayer
avec Margaux Hocquard et le centre de loisirs Charles Hermite